Nicolas de Condorcet

Nicolas de Condorcet est né en septembre 1743 et mort le 29 mars 1794.

Il est célèbre pour ses travaux pionniers sur la statistique et les probabilités ainsi que par ses écrits philosophiques et son action politique, tant avant la Révolution qu'après celle-ci.

Il a aussi créé la méthode de vote de Condorcet, qui prend mieux en compte les avis de tout le monde que la méthode traditionnelle.

Il fait partie des Girondins (c’est un groupe politique siégeant à l’Assemblée législative, il a été créé en 1791 et dissout deux ans après), il propose une refondation du système éducatif ainsi que du droit pénal.

La Convention nationale ordonne son arrestation en 1793, il s'est donc caché pendant près de neuf mois. Il tente de fuir mais est rapidement arrêté : on le place dans une cellule où il est retrouvé mort le surlendemain (le 29 mars 1794).

Son histoire:

Nicolas de Condorcet est élevé par sa mère, car son père meurt alors qu’il avait à peu près un mois en 1743. Marie Madeleine Catherine Gaudry, qui est très attachée à la Vierge Marie et qui a voué son enfant à celle-ci, l'élève et l'habille en fille jusqu'à ses 9 ans, âge auquel elle confie son éducation à un précepteur jésuite (membre de la compagnie de Jésus) à domicile. Il conserve toute sa vie des souvenirs douloureux de cette éducation religieuse.

Condorcet se distingue rapidement par ses capacités intellectuelles. À l'âge de 16 ans, ses capacités d’analyse sont remarquées par d'Alembert et Clairaut (deux mathématiciens). C'est à cet âge qu'il soutient sa thèse de mathématiques.

En 1765, il publie son premier travail sur les mathématiques, nommé Traité du calcul intégral.

En 1767, il écrit ses premiers articles sur l'arithmétique politique et le calcul des probabilités. À partir du printemps 1785, il milite auprès des politiques afin que l'arithmétique politique soit enseignée comme science à part entière et lui donne un rôle central en ce qui concerne l'instruction publique ; celle-ci sera l'ancêtre de la statistique moderne.

C'est à partir de 1774 que Condorcet s'engage autant dans la philosophie et la politique que dans les mathématiques. Après 1791 il prend la défense des droits de l'homme et soutient les droits des minorités, dont ceux des femmes, des Juifs et des Noirs (il adhère à la Société des amis des Noirs).

Condorcet voit dans la Révolution la possibilité d'une réforme rationaliste de la société. Après la prise de la Bastille, il est élu au conseil municipal de Paris. Il prend en outre une part active à la cause des femmes, en se prononçant pour le droit de vote des femmes dès 1788. Jamais un État démocratique n'a réellement existé selon lui, puisque « jamais les femmes n'ont exercé les droits de citoyen ». En se référant à La Déclaration des Droits (1789), il dénonce le viol du principe de l'égalité en droits dont les femmes sont victimes. Il déconstruit toute l'argumentation commune qui vise à écarter les femmes des droits, avec des arguments disant que les femmes sont moins intelligentes à cause de leur inaccessibilité à une éducation normale (comme un garçon).

En avril 1792, il présente un projet de réforme du système éducatif visant à créer un système hiérarchique, placé sous l’autorité d’hommes de savoir (gardiens des Lumières et indépendants de l’Etat). Le projet est jugé contraire aux vertus républicaines et à l'égalité.

Deux courants de pensée s’affrontent quant à la manière de réformer l’État français : les Girondins et les Montagnards (Robespierre). Condorcet se trouve en mauvaise posture. En tant que Girondin et opposé à la peine de mort, Condorcet vote contre l’exécution de Louis XVI, avec comme idée de le condamner aux galères à vie, idée qu’il est l’un des seuls à défendre.

Les girondins perdent le contrôle de l’Assemblée en faveur des jacobins, en 1793. Il se fait condamner pour trahison après avoir critiqué la nouvelle constitution. Il est obligé de fuir et trouve refuge chez la veuve du sculpteur Louis Vernet. Le 25 mars 1794 (neuf mois plus tard), il quitte sa cachette, convaincu de ne plus y être en sécurité. Il tente de fuir Paris. Il commande une omelette dans un restaurant, mais à la question de la servante « De combien d’œufs ? », il aurait répondu « douze » et il est jugé suspect et jeté en prison. On le retrouve mort deux jours plus tard, dans sa cellule. La cause de sa mort est toujours inconnue.

Sa postérité:

À l’occasion des fêtes du bicentenaire de la Révolution française, François Mitterrand transfère symboliquement sa dépouille au Panthéon (En effet, sa dépouille, déposée dans une fosse commune, et n’a jamais été retrouvée). C'est aussi devant la statue de Condorcet qu'est organisée une manifestation suffragiste le 5 juillet 1914 à Paris. Plus d’une dizaine de villes ont une rue Condorcet et de nombreux établissements scolaires portent le nom de Condorcet, en hommage à son idée de réforme de l’école en 1792. Il a créé aussi plus d’une soixantaine d’ouvrages, la majorité ayant pour sujet les mathématiques.

Source:

wikipédia.fr, gallica.bnf.fr .